J’aimerai bien me trouver belle

Dis comme ça, ca à l’air idiot ?!

Et pourtant.

 

Bloquée

 

Il est 6h15.

Je suis bloquée devant ma garde-robe.

 

J’ai beau regarder, égrener les cintres les uns après les autres :

 

« Non décidemment !

Je ne trouve rien à me mettre.

Ou alors, il faudrait que ce soit la journée de la tarte !

J’aurais peut-être l’impression d’être dans le moove. »

 

Il va bien falloir se décider pourtant :

 

« Je ne vais pas y aller toute nue à ce rendez-vous ! »

 

J’ai déjà essayé les robes, jupes et pantalons et la 4eme tentative reste décidemment infructueuse.

 

Ce poids qui m’alourdit

 

Attendre d’aller mal pour aller mieux.

 

C’est ainsi que j’ai attendu de prendre 12 kilos avant de me préoccuper (une fois de plus) de mon poids.

Jusqu’au jour où j’ai compris que tenter un nouveau régime serait sans doute une impasse qui ne ferait maigrir que mes illusions et, par un principe de vases communicants, viendrait alourdir mon pied sur la balance.

 

Cette décision d’arrêter de se mettre au régime m’a permis de cesser de grossir.

Et ce n’est pas si mal pour un début !

 

 « Finalement, les kilos les plus faciles à perdre sont ceux que l’on ne prend pas. »

 

Mon corps « d’avant »

 

En attendant ce jour béni, où j’aurais retrouvé ma légèreté d’antan, il faut bien apprendre à faire avec ce poids en trop et essayer de regarder la réalité en face.

 

Je me regarde dans la glace.

Et j’aimerais bien me trouver belle.

 

« Oh oui, j’aimerai vraiment ça ! »

 

Mais non !

Trop de ceci, pas assez de cela…

On dirait que tout mon corps a subi un glissement de terrain :

  • la peau du cou s’effondre,
  • certains endroits de décharnent,
  • C’est comme si la matière s’effondrait par endroit pour s’agglutiner ailleurs.

 

Les bosses en tous genres et les dénivelés s’accentuent.

L’harmonie ne semble plus garantie !

 

Difficile de ne pas comparer entre ce qui est, ce qui a été et mes aspirations.

 

La beauté

 

Finalement d’où vient notre beauté ?

Du contenant ou du contenu ?!

 

J’ai 50 ans.

Et surtout la chance d’être là, vivante et en pleine santé.

Ca, je le sais !

 

Certes les aléas et les épreuves ne m’ont pas épargnée, comme beaucoup probablement.

Mais aucun accident, aucune maladie n’ont endommagé le fonctionnement de mon corps ni altéré celui de mon esprit.

Ca aussi, je le sais !

 

Ok ! Merci la Vie.

J’apprécie cette chance et pourtant parfois, c’est si difficile de ne pas comparer :

  • Celle que j’ai été et celle que je suis physiquement
  • Celle que je suis et celles que je vois avec envie parfois

 

Comme le sentiment d’être parfois dans un corps qui n’est pas le mien.

 

Fais-toi confiance !

 

Et portant parfois.

Je déconnecte.

Je cesse de me torturer.

Comme une trêve avec moi-même.

 

Alors dans ces moments là, mon esprit assez occupé par d’autres pensées.

Loin de toutes ces préoccupations.

Se laisse porter à divaguer dans des rêveries heureuses et savoure l’instant…

 

C’est dans ces instants précieux, surprise qu’un léger sourire remonte à la surface, que me revient le souvenir de cette belle phrase de Mme Coco Chanel :

 

« Un sourire est la chose la plus élégante que tu puisses porter »

 

Merci Madame Chanel !

 

Comme un immense soulagement qui me déleste de tout ce poids « qui ne m’appartient pas » m’envahit.

Une petite voix intérieure me souffle :

 

« Fais-toi confiance !

Il y a quelques mois tu as renouvelé ta garde-robe et tu sais que tous tes vêtements sont adaptés à ton âge, ta taille et ta morphologie.

Tout va bien.

Arrête de te prendre la tête.

Porte ta robe préférée et tout se passera bien !

Et n’oublie pas : Un regard et un sourire joyeux rehaussent sans aucun doute n’importe quelle tenue. »

 

Il est 6h30 et une belle journée commence.

Aujourd’hui, c’est décidé, je ne serai pas mon propre bourreau.

Plutôt que de me faire du mal, je vais être bienveillante avec moi-même.

C’est un bon début.

 

Et vous, n’êtes-vous pas aussi parfois particulièrement dures avec vous-mêmes?

 

3 thoughts on “J’aimerai bien me trouver belle”

  1. Merci pour ce retour sur « nous » c’est exactement ça en ce qui me concerne !
    Pourtant je n’arrive pas à prendre de la hauteur sur le sujet.
    Un long travail d’acceptation certainement, d’indulgence envers moi-même mais aussi de la part des êtres qui me sont chers.
    Pascale

    1. oui magnifique texte qui retrace extrêmement bien la difficulté face à ce corps étrangé que l’on ne reconnait pas, qui n’est pas le sien, ce dénigrement de sois, ce manque d’estime, beaucoup de travail sur soi, apprendre a s’accepter et surtout s’aimer, j’ai fait ce travail , il y a encore du boulot mais je retrouve en même temps que celle que j’ai été et oublié, le corps de celle que j’étais , marqué, tatoué par la vie, mais c’est bien lui…… courage, garder espoir, s’aimer.
      merci

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