Je viens d’achever le tableau que j’ai peint pour mettre dans mon salon.
Voilà, deux bonnes années que je peins et je n’avais pas encore osé me lancer pour réaliser ce tableau là, celui qui va trôner en plein milieu de mon salon et que tout le monde va voir.
Et…..
« Je n’suis pas complètement satisfaite »
Mais en y réfléchissant un peu, en fait, ça me fait ça à chaque fois que je peins un tableau que je vais montrer.
A chaque fois, mes filles admirent mes tableaux en s’exclamant :
« Maman, c’est troooooop beau ! »
Et moi, je réponds :
« Oui, mais je n’suis pas complètement satisfaite ! »
C’est quand même dingue !
Ca fait des années que je travaille pour canaliser ce besoin de toujours tout bien faire qui m’a pourri la vie pendant longtemps et voilà qu’à la moindre relâche….paf….ça recommence.
Et pour cause, dans le seul domaine où je ne m’étais jamais mis aucune pression.
Une libération….un plaisir
Il y a quelques années, j’ai subi un gros revers professionnel qui m’a achevée et plongée dans ce que l’on appelle le burnout (malheureusement très en vogue ces temps-ci).
C’est là, que j’ai pris la décision de peindre et de balancer sur une toile toutes mes émotions pour m’en libérer.
Au début, peindre, c’était ça pour moi, un exutoire qui m’a sauvée……
J’avoue qu’il n’y avait aucune recherche esthétique dans ce que je faisais et pourtant j’ai découvert que ce n’était pas si mal…..et c’était carrément plaisant de découvrir qu’au-delà du côté libérateur de la création, je pouvais prendre conscience que j’étais capable…..
Capable de réaliser des choses insoupçonnées……
C’est à cette époque qu’est née dans ma tête l’idée que l’imparfait pouvait aussi être magnifique et que le magnifique pouvait être imparfait 😉
La recherche du Beau : le début des ennuis
L’ombre au tableau est apparue quand j’ai commencé à parler, dans certaines conversations, du fait que je peignais et que des personnes m’ont demandé :
« Fais voir ! Tu as des photos ?! »
J’en ai prises et je leur ai envoyé.
Et à ma grande surprise, ce que je faisais plaisait alors j’ai commencé à peindre pour les autres, à chercher ce qui pourrait plaire…..et quelque chose a évolué ce jour là :
J’ai mis entre parenthèse (jusqu’à aujourd’hui) le plaisir désintéressé de peindre….de peindre pour moi sans chercher à plaire aux autres.
Alors ont resurgi sans se faire prier toutes ces émotions contre lesquelles j’avais lutté :
- Peur du jugement
- Peur du regard des autres
- Envie de plaire
- Peur de décevoir
- Peur d’échouer
- Recherche de la perfection avec le sentiment d’échec qui l’accompagne inexorablement
Changer d’angle
Ce soir, en disant à mon mari pour la énième fois…..
« Oui mais je n’suis pas complètement satisfaite »
….j’ai réalisé que j’avais laissé mon hobby, mon plaisir se faire polluer par cette vilaine quête de la perfection qui m’empêche souvent de prendre le temps de savourer le :
« C’est pas mal !
Et pas mal, c’est déjà très bien ! »
C’est franchement pénible, cette manie que j’ai d’auto saboter ce que je fais de bien.
Et en même temps, c’est franchement humain tout simplement.
L’essentiel (et je vais fêter ça de suite) est d’en avoir pris conscience pour rectifier l’angle et pouvoir regarder mon tableau avec bienveillance et surtout peindre le suivant avec plaisir.
J’ai trouvé ma résolution pour 2017 :
Je vais peindre pour moi et le partager avec les autres…….comme ça, j’ai rien à changer à part mon angle de vue 😉
Et vous, c’est quoi votre résolution pour cette année à venir ?
Et voici le tableau en question que je suis finalement ravie de vous montrer;)
Bonsoir,
Je me reconnais complètement dans ce témoignage! Et je crois que moi aussi en 2017 je vais essayer d’arrêter de m’auto saborder ma satisfaction personnelle.
Cette recherche de perfection c’est clairement un manque de confiance en soi..
Bonne année, et le tableau est sublime!! Vraiment!
Merci beaucoup <3