Mon ex a refait sa vie. C’est bien.
Pour lui et pour les enfants.
J’ai été d’abord sincèrement contente, soulagée même car j’avais moi-même refait ma vie.
Et de savoir qu’il y avait une femme pour veiller sur mes enfants quand je ne les avais pas, ça m’a d’abord rassurée.
Cette jalousie qui nous prend par surprise.
Et puis, très vite est arrivée un sentiment auquel je ne m’attendais pas : la jalousie.
« Maman, elle est trop chouette la copine de papa.
Elle m’a laissé lui faire des couettes.
Et puis, elle m’a imprimé des dessins au travail.
Et puis, on a fait des perles. Regarde la jolie coccinelle, je l’ai accroché à mon sac d’école. »
De quel droit ?
Comment est-ce possible ?
Elle arrive comme une fleur et elle a droit à tous les aspects sympa de la maternité, les moments de complicités (que j’ai du mal à trouver, faute de temps) et le tout sans les inconvénients.
S’il y a une chose dont je suis sûre, c’est que je ne suis pas indifférente face à cette femme qui une semaine sur deux « joue un peu mon rôle » auprès de mes enfants.
Rien qu’en lisant cette phrase, vous pouvez sans doute ressentir toute la problématique émotionnelle qui se cache derrière la situation.
Car oui, j’ai non seulement le sentiment qu’elle me vole mon rôle mais en plus qu’elle n’en prend que les aspects sympas en prenant bien soin de me laisser la partie ingrate.
S’adapter au mieux.
Quelle est réellement la place de cette femme auprès de mes filles ?
Comment réagir ? Comment s’adapter et faire au mieux ?
Prendre du recul.
J’ai fait.
Et puis parfois, je n’y arrive plus.
Et j’essaie à nouveau.
Mais comment accepter de partager le rôle le plus important de ma vie ?
Ce lien indéfectible de maman qui me donne depuis toujours une place inestimable dans le cœur et les yeux des êtres qui me sont le plus cher au monde : mes enfants.
Comment accepter que ce lien unique puisse exister aussi entre mes enfants et une autre ?
J’aimerai ne pas ressentir ça.
Je m’en veux.
Alors je compose un rôle : celui de la maman parfaite.
Séduire pour être aimée.
Je suis cool quand mes filles me parlent de leur belle-mère.
Je suis cool avec elle. Souriante. Arrangeante.
J’accepte beaucoup, souvent, de plus en plus souvent.
Par culpabilité.
Parce que je me trouve moche de ressentir de la jalousie alors que cette femme prend soin de mes enfants et les rend heureux.
Tout accepter par culpabilité : la naissance des rancunes.
C’est comme si j’essayais de me laver de mes sales pensées en acceptant de plus en plus d’endosser le rôle ingrat, les contraintes et en lui laissant la partie sympa des jeux, des sorties.
Je m’enferme dans une sorte de tourbillon qui se nourrit de ma culpabilité pour grossir encore et encore.
Et le tourbillon grandit tant et si bien, qu’elle dépasse les bornes dans ses demandes car je n’ai pas su mettre des limites claires au bien-être de tout le monde et à commencer par le mien.
Mais je ne le vois pas car je vois rouge et c’est à elle que j’en veux.
Je lui en veux d’appuyer là où ça fait mal, d’essayer de me voler mes bébés.
Apprendre à comprendre.
Et puis, la vie place sur ma route de nouvelles amies.
Des femmes bien.
Des personnes que j’apprends à connaître, à aimer, à comprendre.
Elles sont belles-mères et souffrent de leur côté aussi de ce rôle ingrat.
Elles m’expliquent.
Je comprends.
Ce lien tissé avec le cœur qui peut disparaître à tout instant car il ne tient qu’à la solidité de leur couple et que de droits, elles n’en ont aucun sur les enfants.
Cet investissement émotionnel, ce temps et cet amour donné sans avoir le juste retour qu’à un parent légitime.
De la place pour chacune.
Et je réalise que cette femme que j’ai considérée au fond souvent comme une rivale est sans doute celle avec laquelle je partage le plus
Chacune nous cherchons notre équilibre dans cette histoire.
Chacune nous avons fait de notre mieux, maladroitement.
Chacune, nous avons appuyé sur la blessure de l’autre pour mieux trouver notre place et nous rassurer.
Nous ne serons jamais amies, elle et moi, mais aujourd’hui j’ai compris ceci :
Elle est importante.
Pour mes enfants mais aussi pour moi, car elle joue un rôle dans le schéma familial : elle y a sa place.
De mon côté, je vais donc lâcher prise en :
- Apprenant à dire « non » quand la demande est une contrainte pour moi pour ne plus nourrir de rancœurs
- Stoppant tout jugement gratuit qui me viendrait en tête et en pensant à mes amies et aux enseignements que j’ai tirés de nos conversations sur le point de vue que l’on peut avoir de l’autre côté
- Me concentrant sur l’essentiel : mon lien avec mes enfants
De ces 8 années de garde alternée, je tire un enseignement majeur:
«Le lien entre un parent et son enfant est un lien précieux.
Et comme toute chose précieuse, si la beauté et la force en sont naturelles, simples et innées, il n’en faut pas moins les entretenir avec soin, patience, foi et persévérance.
Peu importe si d’autres liens se tissent du moment que chacun veille à entretenir celui qui lui est précieux en veillant à ne pas briser celui des voisins. »
Dans le cœur d’un enfant, il y a assez de place pour toutes les personnes prêtes à les aimer.
Ça me touche tant ce que tu dis,ça me concerne tant….
Dommage qu’il n’y ait pas eu cette prise de conscience chez la mère de ma belle fille.
À ne nourir que la rancoeur , ma belle fille à finit par se braquer en ma présence,et moi j’ai arrêté de faire des efforts qui me retombaient sans cesse dessus.
Quel gâchis !
De toutes ces pensées, que nous avons tous eues, femmes ou hommes divorcés, seul compte le bonheur des enfants. La dernière phrase résume très bien le sort de chacun et surtout respecter l’autre pour ne pas troubler les enfants à bientôt
MERCI pour votre témoignage ca fait chaud au cœur ❤️
Séparée depuis qq mois du père de ma fille il a rencontré une femme
Certes ils ne vivent pas encore ensemble mais ma fille me raconte pas mal de choses et ca fait mal
Alors de vous avoir lue ma fait du bien ? il faut du courage pour accepter d’écouter et j’avoue que j’en manque souvent ???
Mais le plus important est le bien être de nos enfants ?
Encore merci ?
C est très dur parfois oui. Mais chacun peut et trouver sa place avec beaucoup de bienveillance et de lâcher prise.
Je vois un peu ça comme l arrivée d un petit frère ou d une petite soeur, le premier à parfois du mal à partager ses parents et puis notre Amour est capable de se démultiplier et notre coeur de grossir… c est un peu pareil pour notre enfant, il faut juste qu il se sente bien dans les deux familles. J ai ce Bonheur et même si c’est souvent difficile pour moi, c’est le mieux pour tous ??
J’aimerais que mes enfants me racontent ça a la place de « elle m’a dit que j’étais un bébé »
« Elle me tape comme ça fort fort et ça me fait pleurer »