Maman travaille beaucoup

Maman de 3 petites filles et active professionnellement, je dois reconnaître que j’ai déjà  raté beaucoup de temps de vie de mes enfants.

Si si, soyons honnête !

 

Il m’est arrivé tantôt d’être dans le déni de cette problématique, tantôt de la reconnaître pour en souffrir profondément.

Aujourd’hui, je veux vous en parler car ma fille cadette va avoir 10 ans la semaine prochaine et une fois de plus, je ne serai pas là.

 

Quand le travail prend la priorité.

 

Je dois bien reconnaître que depuis que je suis maman, le travail prend souvent la priorité sur tout le reste.

Je dis bien « prend la priorité » parce que, globalement, j’ai souvent eu le sentiment de ne pas avoir le choix.

 

« Mais est-ce bien la vérité ? »

 

Quand j’ai eu mes 2 premières filles, j’étais manager dans le commerce et ma carrière était hyper importante pour moi.

Evidemment, mes enfants aussi.

 

« Il va de soi que les enfants passent avant tout. Non ?

Sinon, quel genre de mère serais-je ? »

 

Souvent, j’ai eu à faire des choix.

Séminaires, réunions qui tombaient (comme par hasard) un mercredi à chaque fois (à cette époque, le mercredi était encore le jour des enfants. La réforme n’était pas encore passée par là !)

 

Vous vous voyez, vous, dire à votre boss :

 

« Désolée, je ne serai pas des vôtres !

Mercredi, c’est le jour des enfants. »

 

Compliqué hein ?!

Moi, je n’ai jamais eu le courage de le faire.

Et quand bien même, je l’aurai fait. Est-ce que ce serait passé ?!

Je crois bien que non.

 

C’est le boulot. C’est comme çà !

« On ne peut pas tout avoir. Le beurre et l’argent du beurre. »

 

J’ai donc pris, naturellement, l’habitude de ne pas être présente pour mes enfants.

 

Quand l’obligation n’en est plus une.

 

Les années passant, mon temps de travail exponentiel est devenu une norme dans la famille.

 

« Maman travaille beaucoup. C’est comme ça ! »

 

Mes enfants étaient les plus fidèles adhérentes du périscolaire.

Les animatrices étaient limite devenues comme de leur famille.

 

Bien sûr, je me débrouillais toujours pour assister aux spectacles et moments importants de l’année mais je passais régulièrement des nuits à l’hôtel ou mes journées au magasin.

 

Souvent, certaines personnes voulaient m’alerter sur le rythme de mes enfants (surtout de la petite de 3 ans) mais devant la culpabilisation de ces têtes bien-pensantes, je me défendais en balançant mon éternel :

« Ce n’est pas la quantité qui compte, c’est la qualité ! »

 

Qui est-ce que je cherchais à convaincre ?!

 

Je dois avouer que si, souvent, mon absence dans mon foyer était due à des obligations professionnelles, elle était aussi parfois (plus que parfois) due à mon choix de m’investir dans mon travail.

Rien ne m’obligeait à être présente de 6h30 à 20h30 au magasin, si ce n’est mon besoin désespéré de reconnaissance de ma hiérarchie et mon perfectionnisme destructeur.

 

La vérité, c’est que je me plaignais de mon rythme, de mes journées interminables mais en réalité, j’adorais mon métier.

Evidemment, certains jours, il me sortait par les yeux et je souffrais alors de ne pas être chez moi mais bien souvent, je m’éclatais.

J’avais une vie en dehors de mon rôle d’épouse et de maman.

 

Une vie sociale.

Des collègues avec qui parler, communiquer, rire.

J’avais un statut. Une forme de reconnaissance sociale.

J’existais. Pour moi.

 

Le burnout : comme un retour à l’essentiel.

 

Et puis, j’ai eu un 3e enfant.

J’ai repris le travail. Et rien n’allait plus.

 

L’ambiance professionnelle qui m’attendait au retour de mon absence de 6 mois était loin de combler ces failles en moi (confiance, statut, besoin de reconnaissance, vie sociale) comme par le passé.

 

Le fait d’avoir pouponné pour la 1ère fois de ma vie (car les 2 premiers congés maternité étaient plus que brefs) et appris à voir les choses sous un autre angle, m’ont amené naturellement à d’autres aspirations.

 

C’est là qu’un processus infernal et fulgurant s’est mis en place émotionnellement et physiquement.

Mon travail est vite devenu un sacerdoce dans lequel venaient se mêler manque d’envie, besoin de repères, envie de bien faire néanmoins (petite fille parfaite), besoin que tout le travail fourni par le passé ne soit pas sali comme si tout ça n’avait jamais existé (j’ai tant sacrifié !), manque de mes enfants.

Perdue ! Complètement perdue, je me suis épuisée à la tâche pour essayer de prouver.

A qui ?

Je ne sais plus bien. Mais je sais que ça a fini par me détruire physiquement et moralement.

Le burnout pour ne pas dire le black out.

 

Un néant émotionnel.

Perdue jusqu’à mon identité profonde.

 

Seul me restait l’essentiel : les miens !

Mon foyer, mes enfants, mon mari….ma vie.

J’ai alors enfin compris où était l’essentiel.

 

Nouvelle vie et absences choisies.

 

Aujourd’hui, ma vie a radicalement changé.

Je ne dirai pas que je ne suis plus la même. Ce serait faux !

Je suis moi, en mieux 😉

 

Je ne choisis pas toujours, évidemment.

Les contraintes font partie de mon quotidien comme pour tout le monde.

 

J’ai aussi réalisé en traçant ma route professionnelle et en me mettant à mon compte, que j’étais incapable de ralentir franchement le rythme.

Je suis comme ça !

 

La semaine prochaine, je pars en déplacement professionnel et celui-ci tombe sur l’anniversaire de ma fille.

 

« Margot, ma puce, je suis désolée mais je ne serai pas là le jour de ton anniversaire. »

 

Bien sûr, j’aurai préféré être là ! Elle le sait.

A vrai dire, j’ai eu le choix.

Je n’étais pas obligée d’accepter ce contrat mais j’en avais envie.

 

Aujourd’hui, ce type de décisions, je peux les prendre sans culpabiliser.

Et si j’y arrive, c’est parce que je sais que ma vie et celle de mon foyer sont beaucoup plus équilibrées.

J’ai fait des choix en partant de nous (ma famille et moi) et pas l’inverse.

 

La reconnaissance après laquelle je courais, je travaille à me l’apporter moi-même et cela me permet d’avoir un équilibre pro / perso beaucoup plus sain.

 

 

Il y a encore du boulot en perspective, c’est certain.

Mais nous sommes sur la bonne voie.

 

L’avenir nous le dira 🙂

 

 

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