Quand je remets tout en question pour une dispute….

Avant, quand on se prenait la tête, il me prenait dans ses bras.

Il était plus facilement ému.

Il était plus sensible, moins indifférent.

 

Il ne m’aime plus comme avant….

 

Ce tourbillon qui me fait tout remettre en question est parti d’une petite remarque de rien du tout.

Quand je dis « tout », je veux dire l’essentiel :

 « Suis-je aimée ? »

 

Dans la tête de mon homme

 

Je n’ai pas la prétention de dire que je le comprends.

Et je ne sais pas réellement ce qu’il a en tête.

 Mais à force de discuter avec lui, j’ai compris une chose :

 

 Sa tête ne fonctionne pas comme la mienne. 

 

Ce qui est évident pour moi, est un flou artistique pour lui. Et inversement.

Heureusement, pas sur tout.

Mais sur quelques sujets quand même.

 

Alors, la majorité du temps, ça va bien. Nous sommes heureux.

 

Et puis, parfois, l’un de nous deux allume une mèche.

 Sans même en avoir conscience.

Une mèche qui est reliée à une tonne de dynamite qui ne demandait qu’à exploser.

 

Cette fois, c’est lui qui a allumé la mèche.

Il a voulu « faire une blague ».

Bon ! Nous n’en avons jamais ri, mais apparemment, c’était censé être drôle !

 

Il se trouve que le sujet de la blague était le pyjama que je m’apprêtais à enfiler.

 

A lire, comme ça, cela doit vous paraître ridicule.

 

Il se trouve que cette petite remarque, qui dans la tête de mon mari devait nous faire sourire, représentait tout autre chose dans ma tête à moi.

Et ça a dérapé !

 

Dans ma tête à moi

 

Moi.

A l’instant précis où mon mari avait décidé de faire sa boutade.

J’étais HS.

 

Je venais de passer ma matinée à travailler, mon après-midi à cuisiner.

Et pour couronner le tout, j’avais un taux de fatigue au-delà de ce que mon corps est en mesure d’endurer.

 

Ce que je désirais à cet instant précis :

· Me poser

· Avoir de la reconnaissance pour tout ce que j’avais accompli dans la journée : être valorisée.

· Qu’on prenne un peu soin de moi : c’est mon tour.

Maintenant, je m’en rends compte :  je n’ai pas pris soin de moi depuis un moment.

A qui la faute ?!

· Me mettre dans une tenue confortable pour pouvoir m’assoupir, où j’ai envie, quand j’ai envie : liberté et lâcher-prise.

 

Ce que mon mari a dit pour rigoler :

« Oh ben oui, tu vas te mettre en pyjama à 19h. Reste fidèle à toi-même ! »

 

Ce que j’ai compris :

 Je te souligne ton imperfection si petite soit elle par rapport à tout ce que tu viens d’accomplir. 

Je te juge.

« Tu vas DEJA te mettre en pyjama. C’est NUL

 

J’ai jugé ça méchant et injuste.

Et comme j’ai appris à travailler sur moi 😉

Je me suis contenue en essayant d’expliquer à mon cher et tendre que sa remarque m’avait blessée.

 

Comment tout peut déraper en une seconde

 

C’est génial de réussir à prendre sur soi.

 Et je suis heureuse d’être parvenue à évoluer.

C’est agréable de ne plus partir systématiquement au quart de tour.

 

Mais la tâche se complique quand le stress reste néanmoins présent.

Il empêche la communication.

 

C’est un peu comme si on était parvenu à poser un torchon mouillé sur la mèche allumée.

 Mais que sous le torchon, quelques fils brûlaient encore et ne redemandaient qu’à embrasser la mèche à nouveau.

 

Ces quelques fils, c’est quoi ?!

Comment rallument-t-ils la mèche dans une réaction en chaîne sournoise ?!

 

1. La culpabilité de mon mari :

 Il s’est rendu compte que sa remarque était maladroite.

Mais il a tellement honte, qu’il préfère se fondre dans le mutisme ou employer des phrases maladroites type :

 

« Laisse tomber, ça ne voulait rien dire ! C’était juste censé être drôle ! »

 

2. Mon esprit :

 Il fonctionne à plein régime.

 Il cherche à comprendre ce que pouvait bien vouloir dire cette remarque :

 

« Quelle part de mon imperfection souligne-t-elle ?!

Je ne suis pas assez sexy ? Trop pantouflarde ? »

 

3. Mon visage fermé :

Il  l’irrite car :

 

« C’est bon, c’était juste une blague ! Ca ne voulait rien dire !

Et puis, cette après-midi je t’ai fait le même type de remarque et tu en as ri. »

 

4. Son manque de confiance en lui :

Il cherche à se revaloriser en soulignant mes défauts : c’est humain mais pas super sain pour la suite de la discussion.

 

5. L’arrivée des reproches fait donc son entrée à cet instant précis.

Et c’est la bascule vers la prise de tête assurée si je ne lui dis pas quelque chose d’apaisant pour le revaloriser.

 Bien sûr, je ne le fais pas !

 

6. Ma blessure :

Sa remarque me parait foncièrement injuste.

Et n’oublions pas que je suis toujours HS et toujours en quête de reconnaissance plutôt que de dévalorisation.

J’adopte donc la position inverse à celle que je devrais prendre.

Je pars en croisade !

 

7. Mon manque de confiance en moi :

J’appuie là où ça fait mal en le culpabilisant.

Je lui fais bien comprendre à quel point sa remarque est dévalorisante.

Je lui fais bien sentir qu’il n’a pas été à la hauteur.

 

Cà y est, nous y sommes, la mèche est rallumée !

 

Je vous passe la suite, vous savez comment ça se passe….non ?!

 

On ressort les vieux dossiers chacun son tour qu’on se jette à la figure le plus fort possible.

Ca crie, ça pleure (enfin moi) et puis……

 

Rebondissement salvateur 

 

C’est l’heure de l’apéro…..

Et bien oui, je l’avais promis aux enfants !

 

Alors, nous faisons une trêve.

 

Têtes d’enterrement obliges, yeux rouges.

 

Ma fille cadette s’inquiète quand elle voit mon visage.

La grande (ado) est blasée mais a un air navré néanmoins.

La petite a sa boisson sucrée alors le monde peu s’écrouler….tout va bien 🙂

 

Je tente de rassurer la seule empathique du groupe :

« T’inquiète ma puce, c’est une réaction au maquillage ! »

 

Comme si elle n’avait pas entendu les cris ! Pfffffff….

« Bon, ok. On s’est pris la tête mais tout va bien maintenant. »

 

Vraiment ?!

 

Après la pluie, le beau temps

 

L’apéro et le repas passé, j’ai eu le temps de décolérer.

Mais je ressens toujours le besoin de ne pas enterrer les restes du conflit sans être sûre que tout est bien éteint.

 

Comme le stress est passé, je suis capable de le formuler différemment :

« J’ai compris que tu ne voulais pas me blesser.

 J’aurai juste eu besoin que tu te lèves, que tu me prennes dans tes bras et que tu me dises quelque chose de gentil pour réparer un peu ce que tu as dit et qui m’a fait de la peine. »

 

Il le comprend.

Et même si ce n’est pas évident pour moi, je sais qu’il ne viendra pas tout de suite.

Il est comme ça !

Demain, il sera hyper câlin mais plus ce soir.

 

Maintenant, il faut que je lâche prise.

Pas d’acharnement : il a compris.

 

Sa fierté: c’est son imperfection à lui.

Je l’accepte.

Je l’aime.

Je lui laisse le temps.

 

Et tout compte fait, il m’aime aussi.

Est-ce que j’en ai réellement douté pour une remarque sur le fait que j’allais me mettre en pyjama à 19h ?!

Et bien oui ! C’est dingue mais réel.

 

Ce soir là, j’étais HS.

Ce jour là, je m’étais pliée en 4 pour que tout soit PARFAIT.

Et si j’y travaille vivement, je sais que j’ai besoin d’apprendre à m’aimer encore telle que je suis.

 

Le positif dans tout ça :

 

Je prends conscience, de plus en plus, que mon homme vit les mêmes besoins et souffrances que moi.

 

Lui aussi cherche à faire les choses bien (parfaitement ?!)

 Il culpabilise quand on lui souligne l’imperfection.

 Il sort les crocs afin de se revaloriser du mieux qu’il peut.

 

Lui aussi est en quête d’amour dans mon regard, dans mes gestes, dans mon langage, dans mes attentions.

 

Alors, nous allons continuer ensemble d’avancer pour mieux nous comprendre et mieux nous aimer.

Et même si parfois la fatigue et le stress du quotidien nous mettent à l’épreuve, nous allons choisir de continuer à nous aimer du mieux que nous pouvons et c’est déjà très bien.

 

 

 

 

 

 

 

 

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