Le cœur entre deux chaises : famille recomposée et amour composé.

Tomber amoureuse est une chose extraordinaire…

J’ai eu cette chance plusieurs fois dans ma vie.

 

Les quatre fois où cela a été une évidence pour moi, comme un coup de bonheur en plein cœur :

  • Quand j’ai fait pipi sur un petit bâtonnet blanc et bleu en décembre 2003 et qu’un trait est apparu <3
  • Quand j’ai regardé avec un espoir démesuré apparaitre un trait sur un 2e bâtonnet (blanc et rose cette fois car ça devait être une autre marque ;)) en septembre 2006 <3
  • Quand je me suis sentie barbouillée d’une manière que je connaissais déjà bien en janvier 2012 <3
  • Et quand j’ai retrouvé cet ami d’enfance que j’aimais bien et que j’ai compris au 1er regard que c’était lui et personne d’autre <3

 

Sur le papier, c’est magnifique….

Un vrai conte de fée…..

 

Oui mais voilà :

« L’homme que j’aime n’est pas le père de mes filles….enfin pas de toutes ! »

 

Il est bourré de qualités et de gentillesse. Il fait de son mieux.

Mais, c’est un fait que nous ne pouvons changer ni lui ni moi : il n’est pas leur père.

 

Et alors ?

 

Certains me diront à juste titre :

« En quoi est-ce un problème ?

Moi, j’ai eu un beau-père qui s’est super bien occupé de moi »

 

C’est vrai et c’est d’ailleurs son cas mais le problème n’est pas là en ce qui me concerne.

Le problème, il est dans ma tête et mon cœur à moi.

 

Maman est là

 

Mes filles, je leur ai imposé un divorce et une garde alternée.

 

Certes, j’ai fait de mon mieux pour préserver leur équilibre.

Certes, j’ai des rapports courtois et sains avec leur père.

Youpi, la vie est belle alors……

 

Mais est-ce assez ?

Est-ce suffisant ?

N’est-ce pas mon rôle de mère de les protéger ?

 

Et avec ce divorce, je les ai exposées !!!!Non ?!

  • Elles ont du s’adapter à un nouvel homme (le mien) sans avoir le choix.
  • Elles ont du s’adapter à un nouveau rythme et de nouveaux repères.
  • Elles ont du s’adapter à 4 modes d’éducation différents (maman/ beau-père/ papa/ belle-mère) car si chacun met de l’eau dans son vin, chacun ramène néanmoins son univers et ses croyances personnelles sur l’éducation des enfants.

 

Alors, comment ne pas culpabiliser ?!

Et bien, ma manière à moi a été de contrebalancer cette culpabilité en me mettant en mode « bodyguard » (garde du corps).

 

Touche pas à mes gosses !

 

Nombre de mamans sont protectrices instinctivement avec leurs enfants qu’il y ait garde alternée, famille recomposée ou pas.

C’est dans nos tripes, je crois !

 

Là où nous serions les premières à critiquer nos enfants en nous plaignant, nous montons au créneau directement si quelqu‘un d’autre se permet le même constat.

 

Exacerbé par cette certitude que mes filles étaient alors exposées à des contraintes qu’elles n’auraient pas eues à vivre si leur maman n’avait pas voulu divorcer, ma culpabilité dirigeait toutes mes réactions et ne laissait aucune place à la critique, les remontrances injustes et disproportionnées que mon mari pouvait émettre.

 

A l’affut de la moindre injustice, je ne manquais jamais de recadrer tout ce qui, à mon sens, était de trop et pouvait perturber leur équilibre en construction.

 

La rengaine qui a failli tout éclater

 

Les mêmes disputes incessantes, toujours sur les mêmes sujets.

Chacun persuadé que l’autre ne voulait rien entendre.

 

« Tu les aimes ? Comme si c’était les tiennes ? »

 

Comment répondre à cette question tordue ?!

Lui n’ayant pas d’enfant à l’époque et ne sachant même pas ce que c’était que d’être père.

Lui qui s’en occupait finalement comme un père jusqu’au rôle le plus ingrat des limites et règles à poser.

Je l’aimais pour ça et en même temps je le détestais pour ça.

 

C’est tellement compliqué à expliquer : tous ces sentiments contradictoires qui tournent dans ton cœur, dans ta tête et ce coeur qui balance entre amour et colère, entre elles et lui.

Comme s’il y avait un choix à faire parce que :

« Comment les aimer assez tous ensemble ?! »

 

A force de tourner et retourner cette douleur dans mon cœur, ma tête a commencé à entrevoir des solutions radicales pour me sortir de tout ça.

Arrêter les frais !

Pour ne plus être en permanence le cœur entre 2 chaises, il faut supprimer une chaise.

 

Mais c’est trop dur.

Moi aussi, j’ai le droit d’aimer et d’être aimée.

J’ai besoin de lui.

 

Cœur pur

 

J’ai eu une chance inouïe !

Et je veux vous en faire profiter.

 

J’ai eu, il y a quelques années, la chance d’avoir deux toutes petites filles bien plus matures que leur mère.

Quand je vous parle de maturité, je ne vous parle pas de maturité intellectuelle.

Je vous parle de la plus belle : la maturité du cœur.

 

Les enfants ont un cœur pur.

Là où moi, je voyais de la disproportion, elles voyaient de l’attention et des limites sécurisantes.

Là où moi, j’avais peur qu’elles manquent d’affection, elles voyaient une marque forte d’amour.

Là où ma tête, mes peurs, ma culpabilité polluaient mes sentiments positifs, elles voyaient juste, guidées par leur innocence.

 

J’ai eu la chance d’avoir des enfants communicantes et cette phrase d’une toute petite de 3 ans qui m’a fait grandir à pas de géants :

« Moi, j’ai une maman, un papa et un Alain »

Simple mais efficace.

 

Comment quantifier l’amour ? L’inconditionnel est-il réservé aux liens du sang ?

 

Et s’il était juste maladroit ? Bougon ?

Et s’il avait besoin, lui aussi, de trouver ses repères ?

 

Et si on troquait les deux chaises pour investir dans un banc où il a de la place pour tout le monde ?

 

Il ne sera jamais leur père, mais il est leur Alain et ça, c’est un truc bien à eux que je vais leur laisser….l’esprit et le cœur en paix.

12 thoughts on “Le cœur entre deux chaises : famille recomposée et amour composé.”

    1. Merci Alexandra.
      J’en profite pour te dire à quel point j’aime ton blog.
      Si nos situations sont différentes, je suis pour autant captivée par tes articles et je trouve que tu es un vrai « bol d’air » pour toutes ces mamans solos qui vivent des moments souvent difficiles.
      Tu respires la bonne humeur et le positivisme. Tu es inspirante 🙂

  1. Merci pour ces paroles….qui nous déculpabilisent et nous renforcent dans l’idée qu’une maman peut aussi être heureuse après un divorce….

  2. Dur dur…..
    Que de vérité dans ce résumé. Culpabilité et Amour à partager entre ses enfants et son nouveau compagnon en pensant faire bien mais en se trompant aussi.
    Nous avons une vie de mère et une vie de femme à conjuguer tout en essayant d’être heureuse…

  3. Merci!!!
    Cela me réconforte car je vis la même chose en ce moment.
    Après un divorce très difficile d’avec leur papa, je ne pensais plus pouvoir retomber amoureuse un jour..
    Et puis…je l’ai rencontré et tout est allé très vite, sans que nous ayons l’impression de nous précipiter.
    Cependant, les questions concernant son rôle dans la famille me trottent dans la tête en permanence.
    Quel rôle je dois lui donner? Et du fait qu’il n’est pas leur père, parfois je surveille de près leurs échanges, comme un manque de confiance que je n’aurais jamais eu avec leur père, du coup je culpabilise, parce qu’il se débrouille très bien en fait…
    Lui non plus n’a pas d’enfants, et je n’ose même pas lui demander s’il aimerait en avoir….bref…nous vivons tous ensemble depuis 1 mois seulement, alors je me dit que le temps et tout l’amour que nous partageons viendront surement régler toutes ces inquiétudes.
    En tout cas merci pour ce partage
    Sophie

  4. Merci pour ce message qui rassure énormément ! C’est bourré de vérités que seule les mamans avec le coeur entre deux chaises peuvent comprendre.
    Mais ce que la vie nous enseigne c’est bel est bien le changement, comme les saisons !!
    Le dépassement de soi, de ses croyances,de ses principes archaïques,de cette fichue culpabilité !
    Alors osons, osons la liberté,osons le bonheur,osons l’amour encore et encore.
    Merci pour ce bel article.
    Angela

    1. Je n’ai pas le don de lire dans les pensées mais je me rends compte que nous sommes bien plus nombreuses que je ne le pensais à partager ces sentiments. C’est rassurant 🙂 Moi, je me sens moins seule (et puis normale surtout;))

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