Est-ce que c’est dû à l’hiver qui a semblé n’en pas finir ? Au changement d’heure ? Ou peut-être aux vies trop rythmées de beaucoup d’entre nous?
Ces dernières semaines, j’ai l’impression que l’agressivité est monnaie courante.
Que ta parole soit impeccable
J’ai bien appris : la communication est une clef fondamentale dans la relation à soi et aux autres.
Alors, là où je montais facilement (impulsivement même) au créneau avant, je choisis avec précaution mes mots et mes silences avec pour seul objectif de faire preuve de flexibilité pour ne pas perdre d’énergie dans des conflits stériles. Bien sûr, ce n’est pas parfait, mais je pense avoir nettement évolué sur ce sujet et j’en suis bien heureuse.
Mais je dois avouer aussi que peut-être que, quelque part, dans cette quête du mieux communiquer j’ai perdu du terrain sur les limites de mon bien-être et du respect auquel j’ai également droit.
Certaines de mes amies m’ont même dit avoir le sentiment que je m’écrase trop. Perçue donc comme faible, peut-être même comme hypocrite, de part certains de mes silences choisis. Tout ceci parce que je prends souvent l’option de laisser à chacun son droit à avoir un point de vue différent du mien.
Les limites
Ces derniers jours, j’ai pu constater les limites de cette flexibilité comportementale que je m’applique à instaurer dans ma vie.
C’est vrai, depuis que je cherche de moins en moins à convaincre, que j’écoute du mieux que je peux sans prendre pour moi les discours, même quand le ton employé est froid voire agressif, je me porte mieux.
Mais, je dois admettre que de se faire engueuler avec acharnement et gratuitement par ci par là, me fait m’interroger sur la limite de cette communication bienveillante.
Ce respect de l’autre et du libre arbitre de chacun n’a-t-il pas comme limite le respect de ma personne et de mes points de vue ?
Pardon
Là où j’ai pris conscience de ces limites, c’est en réalisant que je m’excusais de choses que je n’avais pas commises pour apaiser à tout prix l’agressivité que j’étais entrain de subir.
Alors qu’à l’intérieur de ma tête et de mon estomac, il y avait un tourbillon, une bombe prête à exploser. Cette colère en moi face à ces réactions agressives que je ne comprends pas, je l’étouffe au prix d’efforts surhumains.
J’ai appris que trop se justifier c’était se rendre coupable aux yeux de l’autre et qu’il suffisait de laisser à l’autre son opinion et de s’en détacher pour se sentir mieux.
De simplement lui dire « Je comprends » pour que la discussion puisse avancer.
C’est si facile, dis comme ça !
J’ai appliqué.
« Je comprends »
« C’est ton point de vue, tu en as le droit, le mien est différent »
« Je suis désolée si….je n’avais pas vu les choses sous cet angle »
Et je reconnais que parfois ça fonctionne. Tout du moins la personne en face, la majorité du temps repart apaisée.
Je me respecte
Mais j’avoue que parfois, comme en ce moment, c’est dur pour moi.
Usant d’avoir le sentiment d’être le punching ball d’une poignée de personnes qui ne prennent sans doute pas assez de temps pour elles ou qui en sont à des étapes de leur vie où elles réagissent au quart de tour et ou tout est encore de la faute des autres plutôt que de la leur.
Parce que je me respecte, je réalise, aujourd’hui, que j’ai placé le curseur de la bienveillance au mauvais endroit. J’en veux à toutes ces personnes qui se sont clairement défoulées sur moi sans état d’âme alors qu’elles l’ont fait finalement juste parce que je les y ai autorisés inconsciemment en ne posant pas clairement les limites.
Et ce calme que je leur reproche de ne pas être capables de conserver, au fond, moi, je ne fais que l’étouffer.
Le creux de la vague: la tempête avant le retour au calme
Peut-être que les gens sont plus agressifs en ce moment. Mais il est aussi possible que j’y sois simplement plus sensible depuis quelques temps.
Ce bon vieux dicton a visé juste :
« Chassez le naturel, il revient au galop »
La fatigue, les agents stressants divers du quotidien ont souvent raison de nos bonnes résolutions en deux coups de cuillères à pot.
Mais je crois que l’essentiel est de savoir réaliser qu’on est au creux de la vague, et de l’accepter.
Ce qui est rassurant avec les vagues, c’est que si elles viennent sans qu’on y fasse attention parfois, elles repartent aussi de la même manière qu’elles sont apparues 😉
En attendant, je vais choisir de me remettre à de bonnes pratiques pour retrouver mon calme, ce sera déjà bien!